Olivier Riquet, Directeur général adjoint chez Global POS, nous livre son étude sur la seconde main dans le secteur du retail. Dans un monde en constante évolution où tout est nouveau, le marché, les marchands, les clients, les points de vente et les produits, la seconde main émerge comme une véritable révolution dans l’univers du retail. Cette tendance bouleverse les principes connus du commerce et rayonne d’une aura vertueuse.

Une récente étude révèle que 60% des Français ont opté pour l’achat ou la vente de produits d’occasion, voire pour des produits reconditionnés au cours des 12 derniers mois. Le marché de la seconde main connaît une hyper-croissance qui augmente de 15% chaque année. Selon BCG, sa valeur atteint déjà 30 milliards d’euros, tandis que l’institut américain CB Insights prédit un chiffre d’affaires de 50 milliards de dollars d’ici 2024. Ces chiffres affolants annoncent que, d’ici 5 ans, le marché de la seconde main dépassera celui de la fast fashion.

Les modes de consommation évoluent, et les Français sont plus que jamais à la recherche de bonnes affaires et de prix réduits. Alors qu’il y a peu de temps encore, l’achat de produits d’occasion était mal perçu, voire honteux, cette habitude de consommation est aujourd’hui révolue.

Au fil du temps, le marché de la seconde main s’est démocratisé, et les marketplaces ont commencé à distinguer les produits d’occasion des produits reconditionnés. Que ce soit par nécessité financière ou par conscience écologique, la surconsommation de biens neufs est devenue un frein au pouvoir d’achat et à la préservation de la planète.

Ainsi, une nouvelle clientèle est apparue : des jeunes attentifs à leur pouvoir d’achat, sensibilisés à l’écologie et désireux de donner du sens à leurs choix de consommation. Ces milléniaux contribuent à l’explosion du marché de l’occasion, devenant des consommateurs-activistes.

Face à cette tendance, les détaillants doivent s’adapter. Cependant, la seconde main échappe de plus en plus aux acteurs traditionnels du commerce, les plateformes en ligne s’étant emparées de ce marché. Les marchands doivent saisir cette opportunité et prendre position dès maintenant pour profiter du large potentiel de ce marché d’avenir.

Conscients de l’intérêt croissant des consommateurs pour la vente de produits d’occasion, de nombreux détaillants proposent désormais des services de seconde main, que ce soit en ligne ou en magasin physique. Des enseignes telles que Petit Bateau, Kiabi, Vertbaudet ou Cultura (pour les livres) ont déjà embrassé cette tendance.

De plus en plus de magasins multimarques, qu’ils soient indépendants ou appartenant à des enseignes, tels que Des Marques & Vous (ex Devianne), Citadium, Sport 2000, Javotine ou encore Violette & Moi, se lancent également dans la seconde main. Cette orientation leur permet de renforcer la fidélisation de leurs clients, tout en contribuant activement à l’économie circulaire.

Aujourd’hui, il est crucial pour les enseignes d’étendre l’expérience client à leurs nouveaux canaux de vente, qu’ils soient physiques ou digitaux. Ainsi, lorsqu’une enseigne choisit de mettre en place un programme de fidélité, elle peut le déployer dans l’ensemble de ses points de vente, que ce soit en France ou à l’étranger. Un client qui se rendrait uniquement dans un espace dédié à l’achat de produits d’occasion pourrait également être tenté par un achat plus traditionnel au même endroit. Le tout peut être réglé avec la même carte cadeau et bénéficier des avantages du programme de fidélité, qui offre en moyenne un pouvoir démultiplicateur de 1,4.

Les avantages de cette approche sont multiples :

• Technique : cette modalité s’intègre harmonieusement dans un écosystème déjà existant, où les moyens de paiement sont familiers. Ainsi, le marchand peut tirer parti de l’expertise technique de son partenaire et bénéficier d’un accompagnement pour la gestion de ses campagnes.
• Marketing : le client reste au sein de la même boutique, lui permettant de choisir entre des achats issus de la seconde main ou des articles neufs. Cette approche a un effet stimulant sur le panier moyen et encourage les achats dans une perspective d’économie responsable.

Les clients conservent tous les avantages de la carte cadeau, notamment sa sécurité, sa personnalisation et sa divisibilité. Parallèlement, le marchand parvient à conquérir de nouveaux clients, tout en fidélisant sa clientèle existante.

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